Bonjour tout le monde, comment allez-vous en ce petit dimanche pluvieux et bien frais ? đ§ïž
Ici, on a jouĂ© les courageux ce matin : parapluie retournĂ©, cheveux en mode « nid de corbeau » et manteaux trempĂ©s, nous voilĂ partis Ă lâaventure direction la SNCF. On attend notre train, motivĂ©s malgrĂ© ce temps tout gris, pour aller voir notre chĂšre mĂŽman â€ïž. On espĂšre quâen arrivant lĂ -bas le ciel sera plus clĂ©ment⊠mais bon, vu la mĂ©tĂ©o, la pluie semble avoir dĂ©cidĂ© de sâinviter partout aujourdâhui, du genre « coucou, je mâinstalle, faites-moi une place ! » Grrr.
Le plus triste dans lâhistoire, câest que mĂŽman habite une ville qui se vide doucement de son Ă©nergie. Une ville qui a connu ses belles annĂ©es, mais qui aujourdâhui sâĂ©teint peu Ă peu. Les jeunes, dĂšs quâils dĂ©crochent leur bac, filent vers les grandes villes voisines, celles qui brillent un peu plus, qui offrent du travail, des Ă©coles, un peu dâavenir. RĂ©sultat : la population vieillit, les volets se ferment, les commerces disparaissent les uns aprĂšs les autres⊠et chaque coin de rue raconte une histoire de ce quâil y avait « avant ».
Et pourtant, câest un endroit qui aurait pu avoir toutes ses chances : des loyers abordables, des maisons qui se vendent pour trois fois rien, une qualitĂ© de vie tranquille⊠mais sans emploi ni formation sur place, ça devient un pari impossible. Les grandes villes sont toutes Ă 50, 80 km de route, ce qui laisse lâimpression dâĂȘtre un peu isolĂ©s dans une bulle hors du temps.
Alors aujourdâhui, câest avec un mĂ©lange de nostalgie et de tendresse que nous prenons ce train. Pour retrouver notre mĂŽman, bien sĂ»r, mais aussi pour replonger quelques heures dans cette ville qui fut pleine de vie, et qui continue dâexister Ă travers ceux qui y restent. Parce quâau fond, mĂȘme si elle se vide, elle garde une Ăąme, un charme un peu mĂ©lancolique, et surtout des souvenirs quâaucune statistique ne peut effacer.